Berlin rêve du retour du Watergate

Berlin a toujours brillé par sa vie nocturne, par ses clubs aussi mystérieux et alternatifs que flamboyants. Mais depuis quelques années, ses nuits ressemblent davantage à un animal blessé qu’à une créature conquérante ! Alors, lorsqu’une rumeur commence à circuler, les noctambules de la capitale tendent l’oreille.
Car cette rumeur dit une chose que plus personne n’osait espérer : le Watergate pourrait renaître !

Un fantôme sur la Spree

Quand le Watergate a fermé ses portes fin 2024, beaucoup ont eu l’impression d’assister à la fin d’un chapitre. Berlin, comme toutes les grandes métropoles européennes, voit ses clubs dépérir, voire disparaître.
Le Watergate était une vénérable institution, un peu comme le Berghain, reconnaissable entre mille avec ses vitres lumineuses reflétant la Spree. Le club avait vu défiler des générations de danseurs et de DJs mythiques. Puis, presque du jour au lendemain, les lumières se sont éteintes. L’inflation, les loyers, les factures d’énergie, une fréquentation en dents de scie : un cocktail fatal.

À quelques stations de métro du Watergate disparu, un autre bastion de la nuit berlinoise a vécu ses dernières heures. Le SchwuZ — plus ancien club queer de Berlin — a fait faillite. Son départ laisse derrière lui un espace immense et silencieux. Trop silencieux pour un lieu qui, depuis des décennies, vibrait d’amour, de musique et de liberté.

Mais l’endroit pourrait retrouver son éclat nocturne et servir de base de repli pour le Watergate. C’est en tout cas ce que propose la sénatrice berlinoise à la Culture, Sarah Wedl-Wilson, dans un contexte où Berlin cherche à soutenir ses lieux festifs et à maintenir à flot l’attrait culturel que représentent les clubs de la ville. Dit autrement, la capitale allemande devrait faire de son mieux pour concrétiser le projet.

Sous quelle forme ? Un Watergate qui renaît seul de ses cendres, ou un club mixte, reprenant aussi la dimension queer du SchwuZ ? L’avenir dira si Berlin parvient à sauver ses icônes.