L'industrie musicale anglaise gangrénée par les abus sexuels
8 septembre 2021 à 12h49 par Christophe HUBERT
Petit à petit, les langues se délient. De nombreux témoignages, anonymes pour la plupart, suggèrent que les abus sexuels seraient légions dans l’industrie musicale anglaise.
A tel point que l’Union des musiciens, une organisation qui représente plus de 30.000 musicien(e)s anglais vient d’interpeller le gouvernement de Boris Johnson. Le syndicat le presse d'agir et d'agir fortement pour mettre un terme à ces agissements, en mettant en place une stratégie « tolérance zéro ».
De fait, ils sont de plus en plus nombreux à pointer du doigt des cas de harcèlements, abus, violences sexuelles, principalement contre les femmes. Et nos confrères du quotidien britannique Independent de rappeler que des artistes comme Rebecca Ferguson et Lily Allen ont récemment « détailler leurs expériences qui vont du harcèlement sexuel à des agressions en passant par de l'intimidation ». Ces agissements et l’omerta qui va avec, existent depuis longtemps mais la crise du Covid-19 (et le désastre social qu’elle a engendré dans le secteur culturel) fragilise encore plus la position des victimes.
L'Union des musiciens rappelle qu’un sondage mené en 2019 faisait état de 48% des musicien(ne)s anglais qui disaient avoir subi une forme de harcèlement sexuel au travail.
Si l’industrie musicale anglaise se réveille actuellement et tente de mettre fin aux mauvaises pratiques, cet enjeu de lutte contre les violences sexuelles concerne aussi l’industrie française car là encore, de nombreux témoignages existent. Et il faut saluer le travail d’organisations et collectifs qui ont vu le jour ces derniers temps pour dénoncer ces dérives, protéger les victimes autant que leur donner la possibilité de parler, ou pour appeler à une scène plus inclusive et respectueuse de chacun(e). Le collectif Venus Club est de ceux-là, tout comme les créateurs de l'application Safer.
Pareil, on aurait bien tort de penser que la scène électro est exempte de ces dérives. On se souvient des accusations de viols contre Erick Morillo ou Derrick May, on connaît aussi le combat d'artistes DJ comme DJ Rebekah contre les violences sexuelles dans l'électro. La vigilance doit donc être collective.
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