La famille d’Avicii poursuivie par son ancien manager

La famille d’Avicii poursuivie par son ancien manager

Il s’appelle Arash « Ash » Pournouri, il est le producteur et ancien manager du DJ suédois Avicii. Soit il détient une vérité qu’on ignore, soit il va devenir la bête noire des fans du DJ disparu en 2018. Arash a déposé une plainte au civil en Suède contre les sociétés contrôlées par la famille d’Avicii, affirmant que sa représentation dans des documentaires et ouvrages publics est inexacte et lui a causé un « préjudice important ».

Pournouri, qui a piloté la carrière d’Avicii de 2008 à la fin de 2016, se dit souvent présenté – à tort selon lui – comme un responsable de la détérioration de la santé mentale de l’artiste et, dans certains récits, de son suicide à l’âge de 28 ans.

Dans un communiqué public publié cette semaine, il a clairement indiqué que l’objectif de l’action n’est pas de réclamer de l’argent, mais de corriger ce qu’il considère comme une « narration publique inexacte et incomplète » concernant les décisions prises lorsqu’il travaillait avec l’artiste. Selon lui, certaines versions diffusées dans des documentaires – notamment "Avicii: True Stories" – ainsi que dans deux livres, présentent des affirmations injustes le liant à des pressions incessantes sur Avicii, y compris des tournées et des décisions professionnelles qui ne correspondraient pas à la réalité historique.

Pour Pournouri, le tribunal suédois représente le seul moyen de faire émerger une vérité juridiquement établie, via des témoignages sous serment, des documents et une procédure formelle qui, selon lui, empêcherait la narration éditoriale de continuer à dominer l’opinion publique. Il dit également être prêt à produire des heures d’enregistrements non montés, qu’il n’a jusque-là pas rendus publics par respect pour les autres parties impliquées, mais qu’il pourrait divulguer si cela s’avère nécessaire pour faire valoir son point de vue.

Pourquoi cette action maintenant ?

Cela fait déjà plusieurs mois que Pournouri montre son agacement. Des séries de messages sur Instagram sur le mode « retenez-moi, je vais faire un malheur » ont exprimé son désaccord avec l’histoire racontée après la mort d’Avicii, ainsi que son refus d’endosser le rôle du « méchant manager », cupide et ayant poussé à bout l’artiste dont il avait la charge. Sa décision de saisir la justice est peut-être la plus mesurée, de son point de vue, surtout si aucune considération financière n’entre en jeu.

Cette nouvelle étape dans le long héritage médiatique d’Avicii pourrait relancer le débat autour des représentations posthumes de l’artiste – un sujet déjà sensible, tant pour les fans que pour ceux qui ont été proches de lui. True Stories, le documentaire réalisé en 2017 qui mêle images d’archives et témoignages sur la carrière du DJ, demeure l’une des sources majeures d’information publique sur sa vie et ses difficultés, mais il est maintenant au cœur de controverses juridiques.

Du côté de la famille Bergling, aucune réponse publique officielle n’a encore été rendue. L’affaire, qui doit suivre son cours devant la justice suédoise, sera sans doute scrutée de près, en particulier par ceux qui s’intéressent à la manière dont la mémoire d’un artiste est construite, racontée et parfois contestée après son décès.