Kiddy Smile, toujours en mouvement

Kiddy Smile, toujours en mouvement

Si l’on a l’habitude de suivre des artistes fidèles dans leur création, dans leurs sonorités ou dans leurs démarches, peu d’entre eux affichent surtout une fidélité aux valeurs qu’ils véhiculent.

À chaque projet, Kiddy Smile se réinvente, amplifie son message et sa vision du monde, se déploie sur de nouveaux territoires : DJing, voguing, chant, danse… Son dernier single « DMQTM – Dis-moi que tu m’aimes » en est d’ailleurs une parfaite illustration, un titre sur lequel il chante — c’est une nouveauté — et qui flirte avec le rap, une autre grande nouveauté pour un DJ/producteur habitué à nous calibrer de parfaites productions house !

Bref, Kiddy Smile continue d’ajouter des étages à sa fusée, et c’est bien cela qu’il est venu expliquer au micro d’Antoine Baduel et de l’Happy Hour FG.

Kiddy Smile est connu comme l’un des visages les plus singuliers de la scène house française. Pourtant, il affirme dans cette interview qu’il ressent aujourd’hui « le besoin de parler autrement », de se dévoiler plus intimement à travers sa musique. « Ce morceau, c’est moi sans artifice. Je veux être vu, être entendu… avec tout ce que je suis », explique-t-il, laissant transparaître une vulnérabilité touchante, comme souvent dans son travail.

Ce nouveau titre, premier extrait de son prochain projet, marque un virage dans sa manière de s’exprimer : non plus seulement par les rythmes club, mais par sa voix, la chanson. C’est la première fois qu’il chante de façon marquée sur un morceau qui porte visiblement une charge émotionnelle forte, preuve qu’il ajoute une nouvelle corde à son arc artistique — celle du chant.

Ce qui frappe dans son discours, c’est sa volonté de créer une musique qui vibre « avec nos désirs, nos fragilités, notre soif de liberté ». Au-delà du club, Kiddy Smile revendique une musique qui sonne comme une confession, une passion vive et animée pour l'autre, l’empathie, l’amour, même quand tout semble compliqué entre ruptures et discriminations.

Cette humanité très forte qui suinte de ses projets, c’est aussi la raison de son succès et ce qui a séduit son public. Plutôt que de rester dans la posture de l’artiste inatteignable, il se rapproche : « Je veux parler comme on parle à un ami. Quand je chante, je me découvre un peu plus… et j’espère que cela touche. » Et pour cela, les clips qu'il réalise lui-même sont l'outil parfait pour aller droit au but, dans une vraie quête esthétique. D'ailleurs le dernier en date est un joli clin d'oeil à la vidéo de "You Are My High", hymne French Touch de Demon !

« Dis-moi que tu m’aimes » est donc une porte ouverte sur une étape nouvelle dans la carrière de Kiddy Smile. En choisissant de chanter, il ose se mêler davantage à son art, brouillant les frontières entre DJ/producteur et interprète complet. C’est un geste artistique audacieux, un peu comme si l’on découvrait une autre facette de l’artiste, mais qui fait tellement sens pour quelqu’un qui explore tous les territoires possibles pour s’exprimer pleinement.

Vous retrouverez ici son interview sur RadioFG.