Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu écoutes

Publié : 13h25 par Christophe HUBERT

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Chaque année, les données de Spotify deviennent une sorte de miroir culturel. En compilant les artistes et morceaux les plus écoutés dans une trentaine de pays européens, un portrait fascinant apparaît : l’Europe est un continent profondément musical, mais surtout incroyablement divers.

Si la mondialisation laisse penser que tout le monde écoute les mêmes hits, la réalité est plus nuancée. Les Européens n’écoutent pas du tout la même musique selon l’endroit où ils vivent, et cette cartographie sonore dit beaucoup sur l’identité, les langues, les influences culturelles et même les générations.

Commençons par les meilleurs, les Français !

La France confirme sa singularité sur le continent : le rap local domine largement, avec des artistes comme Jul, Ninho ou Gazo. Le public privilégie la langue, le storytelling urbain et une scène hip-hop extraordinairement vivante. Ici, l’identité musicale est nationale, assumée et puissante.

Cela dit, nos goûts nous rapprochent progressivement d’autres pays convertis au hip hop. En Norvège et en Finlande, c’est le même phénomène : les artistes rap trustent les classements, le rap turc explose également.

Sans surprise, le Royaume-Uni reste le royaume de la pop et du rock anglophone, la Suède reste ce qu’elle a toujours été un bastion de pop mélodique, influencée par sa propre tradition (de ABBA à Avicii) et laissant une jolie place aux musiques électroniques. Une pop qui triomphe aussi en Allemagne, restant le genre musical le plus écouté dans le pays.

Les tops espagnols sont dominés eux par l’urbain latino, du reggaeton au trap. Bad Bunny y est quasiment une institution, quant au Portugal, il oscille entre stars internationales anglophones et artistes lusophones, avec une forte présence d’influences latines. Et si vous vous demandez quel est le pays le plus éclectique musicalement, alors les chiffres Spotify feront remonter l'Italie qui semble butiner d'un genre à l'autre, sans vraiment privilégier une scène.

Contrairement aux idées reçues donc, internet n’a pas uniformisé les goûts. Le rap français, polonais ou turc montre que les langues nationales restent centrales, surtout chez les jeunes. Si on devait caricaturer un peu, on dirait que le sud de l’Europe danse quand le nord bouge la tête sur les hits internationaux du moment.

Le média europeancorrespondent.com a dressé un tableau des goûts européens, sur la base des chiffres communiqués par Spotify.

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