Blonde, le film Netflix qui interroge sur la place des artistes féminines

28 septembre 2022 à 18h40 par Sophie DIAS

Blonde, le nouveau film Netflix qui interroge sur la place des artistes féminines
Crédit : Netflix.com / Blonde

Netflix a dévoilé aujourd’hui Blonde, le nouveau film qui nous plonge dans la vie de Marilyn Monroe, cette icône hollywoodienne qui a marqué l’histoire.

Un film d’environ deux heures et demi (2 h 47 plus exactement) qui retrace la vie privée de Norma Jeane Mortenson, connu mondialement sous le pseudonyme de Marilyn Monroe. On y découvre une femme qui a payé très cher le prix de la célébrité, trop souvent vu à l’époque comme un objet de séduction, un sex-symbol forcé de se montrer toujours sous son meilleur jour.

La bande-annonce montre sa décente aux enfers, le tout parfaitement interprété par l’actrice cubano espagnol Ana de Arma :

 

Evidemment, le film interpelle sur la place des femmes dans le milieu artistique, en l’occurrence le cinéma et la musique.

MAIS EST-CE QUE LES CHOSES ONT VRAIMENT ÉVOLUÉ 60 ANS APRÈS ?


Difficile de dire que rien n’a changé, difficile aussi de reconnaitre que tout est parfait. Sur la place des femmes tout d’abord. La scène électro est loin de la parité, a-t-elle point que des collectifs 100% féminins se créent, comme Venus Club, pour unir les forces et péter le plafond de verre qui reste bel et bien présent.

Mais de Charlotte de Witte à Amelie Lens, plus personne n’émet de doutes sur le talent d’un DJ, conjugué au féminin. Pourtant il n’est pas si loin, le temps où une fille DJ n’était booké que quand elle jouait topless ou surjouant les codes érotiques qu’on juge aujourd’hui, et à raison, détestables.

Un milieu de chemin donc pour la place des femmes dans la musique. Sur le front des salaires, des bookings, on sait qu’elles restent moins bien payées que leurs collègues masculins. En 2021, la différence de salaire était de 25,3 % au Royaume-Uni et de 16,8 % en France.

Dans « Blonde », on (re)découvre une Marilyn Monroe, artiste trop sexualisée, trop fantasmée. Heureusement, là aussi, les choses changent. Le #metoo de la musique est lancé et les agissements, agressions sexistes et sexuels finissent par sortir. Les structures – labels, clubs, entreprises musicales – mettent en place des processus pour protéger et libérer la parole des femmes.

Et puis dernièrement encore, à la Paris Electronic Week, comme à l’Amsterdam Dance Event en octobre prochain, il a été et il sera question de débattre, d’échanger sur la place des femmes, sur l’égalité, sur les solutions à mettre en œuvre pour avoir une scène électro plus inclusive. Preuve s’il en est de la mobilisation générale sur ces sujets.

Non, le monde de Marilyn Monroe n’existe plus et c’est tant mieux car le film de Netlix nous laisse sur un sentiment de dégoût. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire, pour soutenir la parole artistique des femmes, célèbres ou inconnues.

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