Free party : de nouvelles interdictions

15 avril 2024 à 13h11 par Christophe HUBERT

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Crédit : @Kajetan Sumila / unsplash

Free party : de nouvelles interdictions

Ça chauffe à nouveau sur le terrain des free parties. Ce week-end, plusieurs rassemblements et manifestations se sont déroulés en France, notamment à Rennes, pour dénoncer la répression dont les militants de la fête libre se disent victimes.

Des collectifs évoquent des saisies de matériels sons et parfois, un dialogue en berne avec les autorités, singulièrement avec les préfets de plusieurs territoires. Dans un communiqué, des organisateurs précisent : « En 2023, c’est plus de 1178 arrêtés préfectoraux, 45 saisies de matériel de sonorisation. Plus de 77% des saisies ont été réalisées lors de free-party comptant moins de 500 personnes… Nous, teufeur.euses, dénonçons la prohibition de la culture Tekno dans notre pays ! »

De fait, des free parties ont été interdites dans plusieurs départements, suite à une fête organisée dans le Finistère et qui avait, fin mars, réunie plus de 8000 teufeurs. Des préfectures qui craignent des atteintes à l’ordre et à la tranquillité publics.
On observe des interdictions en Loire Atlantique, Saône et Loire, Haut-Rhin, Bas-Rhin et en Bretagne donc, terre d’asile du mouvement free party.

Au terme du week-end dernier, il semble que consigne ait été donné aux Préfets de calmer le jeu et de reprendre le dialogue, dans un théâtre vieux de deux décennies et qui finit par fatiguer. Car, à intervalles réguliers, les interdictions finissent par tomber, les fêtes par « déraper », parfois gravement comme la rave party de Redon en 2021. Certains organisateurs évoquent leur lassitude, et pointent du doigt l’arsenal dont se sont dotés les préfets pour « casser » le mouvement : saisies de matériels donc, ou plus récemment pluie d’amendes. En marge de la free party de Quimper, les forces de l’ordre avaient dressé pas moins de 12.000 amendes de 135 euros ! De quoi décourager les fêtards les plus déterminés.

Pour être complet, cette fête avait conduit à la prise en charge sanitaire de 95 personnes, 22 transportées à l’hôpital, et à des dégradations importantes, d’après la préfecture du Finistère.

Alors que les clubs viennent de devenir officiellement des acteurs culturels, alors que Berlin vient de faire inscrire la techno au patrimoine mondial de l’Unesco, on ne peut que déplorer ces incessants va-et-vient entre mouvement free party et autorités publiques. Le dialogue restant la meilleure solution.

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