Anyma, le concert qu’il fallait voir

15 avril 2024 à 13h12 par Christophe HUBERT

Anyma
Anyma
Crédit : Y Lebas

Anyma, le concert qu’il fallait voir

Samedi dernier, Paris accueillait un événement : un concert de l’italien Anyma, moitié de Tale Of Us - (et probablement premier show électro de ce type en France). Pour être précis, il n'était pas seul car c'est le show Afterlife qui s'invitait sur Paris, mais on va se concentrer sur l'animal qu'est Anyma !

En choisissant la Défense Arena, plus grande salle de concert d’Europe, le DJ et producteur avait vu les choses en grand… au moins aussi grand que le setup de son live, justement conçu autour d’un écran gigantesque. C’est aussi pour cela que les concerts électro de ce genre sont rares.

Anyma c’est d’abord le visuel, après la musique. On pourrait en débattre cela dit, mais le show, son inspiration transhumaniste, l’appel au génie du genre d’Alessio De Vecchi, designer 3D, tout le travail est axé sur l’aspect vidéo. Pour le son, le meilleur de la melodic techno, celle d’Anyma comme celle de Tale Of Us, là-dessus, pas de débat.

C’est dire si les 40.000 personnes présentes ce soir-là avaient à cœur de vivre les deux dimensions de ce concert, d’autant plus sur ce format all night long, expérience encore très rare dans cette salle récente. Dès le début de la soirée, la claque visuelle. Un écran géant – encore que le mot géant soit légèrement sous dimensionné cette fois ! – un rendu ultra lisse, réaliste. En bref, beau. C’est ça qu’on venait chercher, c’est ça qu’on a eu, qu’on a vu, autour des classiques d’Anyma comme « Eternity ».

On vous avait déjà parlé du narratif des concerts d’Anyma, de ce qu’il sous-tendait, de cette approche transhumaniste/robotique qui est loin de faire l’unanimité. Une fois en live, on oublie et on se laisse porter.

Reste une chose à dire sur ce concert. En restant conforme aux milliers de vidéos, teasers qui ont inondé les réseaux sociaux, le concert était fidèle à sa promesse. Mais qu’en est-il de l’effet de surprise ? Surtout pour la faune qui, une fois encore, a vécu le show par téléphone interposé, repostant des milliers de vidéos pour le public du prochain concert qui filmera le show… dans une mise en abîme qui devient, à bien des égards, ridicule.

Anyma promettait une claque visuelle, on l’a eu. Il promettait un son calibré, parfaitement maîtrisé, il a tenu parole. C’est pour cela que le concert fût réussi. Etait-il historique ? La question se pose car au-delà de l’artiste, il faut saluer le fait que ce gigantisme, ce projet scénique un peu fou déboule sur une scène électro en mal de renouvellement de ses performances lives. Tout le monde ne pourra faire comme Anyma ou comme Eric Prydz mais beaucoup seront désormais contraints de se réinventer sur scène, car le public présent à la Défense Arena a, à coup sûr, revu à la hausse ses attentes en matière de concert.

   

@Yannick Lebas x Romain Duval

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