La scène électro française est la meilleure, on vous dit pourquoi ?

16 janvier 2024 à 14h20 par Christophe HUBERT

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La scène électro française est la meilleure, on vous dit pourquoi ?

Les producteurs électro français sont les meilleurs ! Posons cela comme acquis, même s’il est toujours difficile en France de penser qu’on surpasse les autres. Oui, les producteurs français comptent de solides atouts et souvent, donnent le LA sur la scène électronique européenne voire mondiale.

Un savoir-faire, une signature, des valeurs… qu’est-ce qui nous rend si forts ? Tentative d’explications en plusieurs points.

Première réponse : parce qu’on a les pionniers et les héritiers de la French Touch ! Des artistes toujours très actifs à défendre une singularité française comme Agoria et son très bon « Teardrops ».

Agoria dans la lignée des pionniers français et qui ne cesse de renouveler le son tricolore. En réalité ils sont très nombreux à tenir ce rang, cet héritage French Touch tout en cherchant sans cesse à le renouveler, à le moderniser. C’est le cas d’Etienne de Crecy par exemple, de Martin Solveig dans son dernier album, de Supermen Lovers, de Bob Sinclar quand il se réapproprie le son Africanism ou encore de Braxe & Falcon, fidèles à cette sonorité si typique, si identifiable – une house exaltée et grainée -, exemple avec leur remix d’un hit de Phoenix « Winter Solstice ».

La vitalité de la scène électro française, sa force c’est donc en partie cela, le fait de faire fructifier un héritage, celui de la mythique French Touch mais pas dans une nostalgie ringarde au contraire, dans une constante modernité.

Deuxième proposition : l’intelligence du collectif.


Les meilleurs DJs, producteurs tricolores l’ont bien compris et chassent en meute. Telle la bande de DJ Snake, Tchami, Malaa et Mercer où l’entraide permet de pousser son avantage. Une équipe qui a même si conquérir un large public à l’international, à tel point que l’énorme succès de ces artistes n’est pas forcément vu à sa juste proportion dans l’hexagone.

Faire bloc autour d’une sonorité, d’un collectif ou d’un état d’esprit, pas mal d’artistes français ont compris l’intérêt, même si l’individualisme reste très fort dans l’électro. Faut dire que le message a été nettement propagé par des écuries comme Ed Banger dont le seul nom – et le cortège d’artistes – suffit à émoustiller n’importe quel club ou festival digne de ce nom ! En ressort une scène française fière, qui s’exporte. Et l’équipe de Pedro Winter l’a encore montré pour son 20e anniversaire, et le prouvera à nouveau avec Justice dont on attend le nouvel album.

Troisième proposition : la diversité des sonorités.

House, techno ou melodic, l’électro à la française a de nombreuses saveurs, souvent boostées par des musiciens créatifs, exigeants. Ainsi de cette musique qui quitte les clubs pour créer des moments d’évasion. Beaucoup s’en réclament, citons par exemple Fakear qui sortira dans quelques jours son nouvel album « Hypertalisman ».

Parce que plus douces ou parce qu’elle convoque des instruments, la scène française alternative aide à faire de nous des champions et pour s’en convaincre, il suffit de voir les tournées des artistes : américaine pour Kid Francescoli, européenne pour Thylacine, tournée des grandes arenas prévue pour The Blaze, bref des artistes qui s’exportent et trouvent un public au-delà de nos frontières. Certains vont même jusqu’à défendre fièrement notre patrimoine comme Michael Canitrot et son Monumental Tour – l’artiste venant par ailleurs de sortir un nouveau single baptisé « Change », qui véhicule à la fois une musique d’évasion, de rêves, et de valeurs humaines.

Quatrième proposition : Une scène qui ose.

Innover, cela passe par de nouvelles sonorités, parfois de nouvelles façons de performer, de se présenter au public. Parfois cela passe aussi par des mariages étonnants et qui n’étaient pas gagné d’avance. Comme quand Worakls a décidé d’unir électro et musique symphonique notamment dans son dernier single, le très joli « Verbier ». Un Worakls qui a contribué à dépoussiérer le live électro en lui adjoignant des performances de musiciens classiques.

C’est donc vrai qu’elle ose la scène française. En restant calme et posée comme The Blaze ou Bon Entendeur, plus énervée quand David Guetta invente la future rave avec Morten. Et de temps en temps elle ose à l’excès, ce qui conduit à voir émerger des artistes décalés qui font de la musique avec des casseroles comme Jacques ou proposent des DJs sets en peignoirs de bain comme Marc Rebillet. Un lâcher-prise pour devenir des savants fous comme l’est le très jubilatoire Mezerg.

Il n’y a pas que les Anglais pour être un peu barrés et pour tout oser, les artistes français tentent leur chance pour mieux se démarquer.

Dernière proposition : Les Français savent faire de la pop.

Evidemment, en matière de pop, on commence par saluer et par respecter les Anglais. Mais désormais, la scène tricolore n’a plus rien à leur envier, experte qu’elle devenue, pour produire une électro ultra efficace, de celle qui inonde les clubs de la planète ! Une dimension pop qu’on n’a pas toujours eue et qui se retrouve chez Ofenbach par exemple, dans le duo Trinix également, nouvelle star de TikTok où il a plus de 5 millions d’abonnés, tous ravis d’écouter le dernier single en date « Born To Dance ».

Effi-ca-ci-té, voilà ce qui caractérise donc une partie de la scène qui se damnerait pour un bon rythme, une belle mélodie ou une belle voix capable d’emporter les foules. Ils ou elles vous mettent au défi de ne pas danser, de ne pas chanter… pas forcément dans une dimension pop d’ailleurs, cela peut être dans une house music moderne et redoutable. Vous voulez des noms ? Breakbot & Irfane par exemple, maitres en leur royaume disco. Ou encore Myd, irrésistible avec « The Sun ».

Voilà pour la scène électro française dont on peut être fiers, une scène qui mérite d’être découverte dans sa diversité. De Trym à Uppermost, de l’électro pop d’Ofenbach à l’eurodance de Panteros666. Voilà bien des découvertes à faire en 2024 !

 

 

 

 

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