Intelligence artificielle : va-t-on sacrifier les droits d’auteur ?

Publié : 12 mai 2025 à 13h03 par Christophe HUBERT

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Crédit : @agk42 / Pexels

Intelligence artificielle : va-t-on sacrifier les droits d’auteur ?

L’IA suscite grandes admirations et grosses méfiances. Elle a ses défenseurs, ses contempteurs. Elle compte parmi les nouveaux enjeux qui divisent les nations, les blocs, et servent d’exemple pour prouver leur puissance.

Et du coup, à chaque fois qu’elle s’avance, cela créé des polémiques. Dernièrement, Donald Trump a licencié la directrice de la Bibliothèque du Congrès. Cela semble anodin mais cette femme était de fait, la plus haute responsable du droit d’auteur aux Etats-Unis et d’ailleurs, ses services venaient de rendre un rapport qui disait envers l’IA : « Faire un usage commercial de vastes réserves d’œuvres protégées par le droit d’auteur pour produire un contenu expressif qui les concurrence sur les marchés existants va au-delà des limites établies de l’utilisation équitable. »

C’est dire si le fait d’être virée par Trump prend une tournure politique. Un message envoyé par la Maison Blanche : plutôt l’IA et le profit que la défense des œuvres et de leurs créateurs.

Une situation qui rappelle celle qui agite le Royaume Uni. Le gouvernement veut y faire adopter une loi facilitant le travail des géants de l’IA. Avec une règle, désormais ce serait aux artistes, individuellement de contacter les entreprises afin que leurs œuvres ne servent pas à entraîner leurs modèles d’IA. Une tannée.
L’annonce avait entraîné une levée de boucliers, une pétition d’artistes vient à nouveau d’en mobiliser 400, d’Elton John à Dua Lipa, mais le gouvernement anglais n’est pas disposé à reculer et la Chambre des Lords doit voter aujourd’hui même.

Pourtant, si loin qu’il n’y parait, ce débat autour de l’IA préfigure ce qu’on est prêts collectivement à « lâcher » pour les géants de la tech et au-delà, ce que la culture doit sacrifier à l’intelligence artificielle.

Artistes et citoyens lambda, quand on sait que Meta vient d’annoncer que nos données personnelles seront utilisées, dès la fin mai pour entraîner des systèmes d’IA. Cela concerne tout ce qu’on a posté sur Facebook et Instagram. Charge à chacun de s’y opposer, sans quoi, Meta fera ce qu’il veut.

L’avenir n’est jamais certain, par définition, mais le développement des nouvelles technologies (d’autant qu’elles vont bouleverser le monde) sera toujours plus positif, s’il est contrôlé, notamment par notre vigilance collective.

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