Beyonce, femme de convictions (mais à mi-temps)

24 janvier 2023 à 13h22 par Christophe HUBERT

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Crédit : Beyonce

Beyonce, femme de convictions (mais à mi-temps)

On nous promettait l’artiste house de la décennie. On nous chuchotait que Beyonce, reine des reines et icône gay allait se faire porte drapeau de la communauté LGBTQIA+. On allait voir ce qu’on allait voir dans la défense de la culture club. Bref, Beyonce et son nouvel album « Renaissance » étaient l’objet musical non identifié qui avait marqué l’année 2022 et qui devait confirmer en 2023.

Sauf que les déclarations d’amour c’est bien, les actes c’est encore mieux. Car on connaît Beyonce. On sait l’énorme génie de l’artiste – sa défense récurrente de la communauté LGBTQIA+ - on a adoré le « Break My Soul », mais on sait aussi que Beyonce est une business woman.

D’où notre demi-surprise et notre totale déception de la voir performer, il y a quelques jours, à Dubaï. Inutile de rappeler que les Emirats Arabes Unis ont cette fâcheuse tendance à pénaliser l’homosexualité. Là-bas c’est 10 ans ferme, sans parler du peu de cas fait aux droits des Femmes. Autant dire que Beyonce, l’icône féministe, Beyonce le symbole, ça craignait un peu de la voir chanter dans un endroit pareil (même si le peu de choses que la chanteuse aura vu de Dubaï, c’est le trajet jet privé > hôtel de luxe Atlantis The Royal où elle a performé).

D’ailleurs, ledit concert a fait polémique, exactement pour cette raison. Ou plutôt pour deux raisons, le cachet versé à Beyonce : 24 millions de dollars (selon TMZ). Rien à redire sur le fait de payer un artiste mais 24 millions, est-ce le prix fixé pour balayer les belles intentions de Beyonce, les beaux messages de soutien ? Remarquez, ça fait cher la conviction !

Et l’artiste était visiblement gênée aux entournures puisqu’elle n’a chanté - d'après le quotidien anglais The Guardian - aucune chanson de son dernier album « Renaissance » ni fait le moindre commentaire.

Pour être honnêtes, Beyonce n’est pas la seule à avoir oublié temporairement ses beaux principes pour un concert rondement payé. Beaucoup de DJs ont joué au Qatar pendant le Mondial, nous vous en avions parlé. D’autres – ou plutôt les mêmes, avaient joué en Arabie Saoudite, on en avait parlé aussi. Car on croit aux symboles, aux valeurs portées par les artistes, qui ne sont normalement pas échangeables contre un virement à 6 chiffres. Car c’est là la différence même entre conviction et opportunisme.

Mais c'est un débat vieux comme le monde, vous en pensez quoi vous ?

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