Répression des free parties, c’est reparti pour un tour
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Répression des free parties, c’est reparti pour un tour
Il est urgent de sévir ! Face aux free parties organisées en France, il y a la voie du dialogue, prônée par de nombreux acteurs de la scène et puis il y a celle d’une volonté de dérouler une implacable logique sécuritaire.
45 Député(e)s viennent de déposer une proposition de loi qui se concentre sur la deuxième option. Des élus pour qui, les free parties sont des « lieux de dérapages où l’excès de substances […] font oublier les véritables raisons de la fête », des fêtes qui « facilitent le blanchiment d’argent, l’usage de la soumission chimique, causent des nuisances aux riverains et incitent à la consommation de drogue notamment. D’innombrables viols, blessés et morts sont à déplorer. »
En toute logique donc, puisque leur constat écarte toute approche culturelle, les députés souhaitent alourdir les sanctions et élargir les responsabilités. D’après eux, les organisateurs comme les facilitateurs doivent être condamnés pénalement. Dit autrement, participer à l’installation du sound system, le transporter serait condamné. Idem pour celles et ceux qui installent un "lieu de repos et convivialité", et là, on voit bien qui est la cible : les associations de prévention des risques, celles qui sur le terrain – ne pouvant stopper la consommation de drogues -, font en sorte de prévenir les risques, d’informer, de sensibiliser sur les produits consommés.
En somme, la proposition de loi est en la matière une sacré marche arrière. D’autant plus qu’en appelant à une condamnation définitive des free parties, les députés enterrent la très imparfaite loi en vigueur qui tentait de créer des temps de dialogue entre organisateurs de free parties et pouvoirs publics.
Et si la prison ne suffit pas, la proposition de loi déposée dégaine l’arme – supposée dissuasive - des amendes. Participer à une free party serait passible d’une amende de 1500 euros, que vous sachiez que la fête est illégale ou pas.
En activant la logique sécuritaire, n’ayant aucun autre objectif que la disparition totale des free parties, les députés signataires de la proposition de loi montrent une connaissance relative du dossier en question et oublient toutes questions culturelles, tout rapport à l'art ou à la musique, même s'il ne faut pas être naïf sur les questions de sécurité posées par ce type d'événement. En tout cas, pas sûr que le mouvement free party cesse ses activités, tant il a l’habitude d’être diabolisé. Il n’y a pas encore de date fixée pour l’examen de la proposition de loi, et pas forcément de majorité pour la voter. En attendant, des pétitions ont été lancées et les regards se tournent, non pas place Beauvau mais vers Rachida Dati, Ministre de la Culture.