La vie nocturne s’invite dans les élections municipales à Paris

Publié : 22 octobre 2025 à 12h55 par
Christophe HUBERT

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Crédit : @pexels-shahin-syz

La vie nocturne s’invite dans les élections municipales à Paris

Plus de fêtes, plus de culture, plus de tranquillité, moins de nuisances… Chacun a immédiatement des questions et des espérances dès qu’il s’agit d’évoquer la nuit à Paris. De fait, la vie nocturne – et, accessoirement, son poids économique et social – a toute sa place dans le débat politique des prochaines élections municipales de 2026.

Durant des années, évoquer la nuit était perçu comme très annexe, folklorique, voire comme une lubie de jeunes étudiants à traiter… si l’on avait le temps ! On peut donc saluer l’initiative du syndicat Culture Nuit et du Réseau des musiques actuelles de Paris (MAP) d’avoir organisé un débat qui lui était consacré, dans le cadre du MaMA Festival. Ils ont convié les candidats à la mairie de Paris (ou leurs représentants), de gauche comme de droite – à l’exception de l’extrême droite – pour échanger propositions et points de vue. Autour de la table : Marion Beauvalet (LFI), David Belliard (Les Écologistes), Pierre-Yves Bournazel (Horizons), Emmanuel Grégoire (PS), Raphaëlle Primet (PCF) et Aurélien Véron (LR).

Il faut dire que la nuit, c’est une variété de réalités : un atout culturel et touristique, un nouvel âge d’or pour les clubs, un champ artistique à explorer, et, en même temps, des enjeux de sécurité, d’inclusivité, de fermetures administratives ou encore de nuisances sonores. On peut être un club prospère comme un bar ou une salle de concert qui tire la langue face à l’inflation des coûts, ou encore un Parisien excédé de voir ses nuits amputées par quelques touristes hurlants et éméchés !

Les élus ont donc affiché des priorités différentes – c’est logique. Marion Beauvalet (LFI) a insisté sur le prix des entrées en club et le manque de soutien public pour rendre la fête accessible au plus grand nombre. David Belliard (Les Écologistes) a défendu une ville nocturne conciliant divertissement et respect du voisinage.
De son côté, Emmanuel Grégoire (PS) a rappelé la nécessité d’une meilleure concertation entre riverains et exploitants, suggérant la nomination d’un maire de la nuit dans chaque arrondissement.
Aurélien Véron (LR), lui, a plaidé pour davantage de répression mais aussi de soutien aux artistes émergents, tout en questionnant le soutien de la Ville à l’association Techno+, qu’il accuse « d’aider à prendre de la MDMA » (rappelons que Techno+ intervient dans le milieu festif non pas pour inciter à la consommation de stupéfiants, mais pour informer sur les risques. Elle fait cependant le choix de laisser les gens libres, sans discours moralisateurs). 
Enfin, Pierre-Yves Bournazel (Horizons) s’est prononcé pour une présence accrue de la police municipale, 24 heures sur 24.

Bien sûr, tout cela n’est qu’un résumé rapide, qui doit inciter à observer de près les campagnes, programmes et propositions des candidats à la mairie de Paris.

Un enjeu d’attractivité 

Car tous ont leur vision propre. Cela dit, toutes et tous se sont accordés sur le fait que la place de la vie nocturne parisienne dépasse la simple question de la fête : elle touche à l’identité même de la capitale, à son rayonnement et à son attractivité.

Encore faut-il pouvoir s’y déplacer ! De ce point de vue, Emmanuel Grégoire (PS) a relancé le débat autour de l’ouverture du métro toute la nuit, avec un bémol : une ouverture limitée aux nuits de semaine. Une proposition surprenante, car les autorités gérant le métro parisien – notamment la région – ont toujours expliqué que ses spécificités techniques et matérielles rendaient quasi impossible une circulation en continu.

Paris vaut bien un débat. Elle mérite que les citoyens soient exigeants, tant dans leurs questions que dans leur contrôle démocratique. Que la campagne commence !

Pour approfondir le sujet, le compte rendu du débat par Le Parisien et par Libération


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