France vs Angleterre, l'autre match !

8 décembre 2022 à 14h02 par Christophe HUBERT

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Crédit : Image d'illustration

Depuis des décennies, la France s’oppose à l’Angleterre pour savoir qui aura le flambeau de la house music, le totem d’immunité.

Si on se souvient encore de la période French Touch, c’est parce qu’elle coïncide avec une France surpuissante. Si on s’en souvient encore, c’est aussi parce que c’est notre gloire passée... et l’épicentre de la house est plus sûrement à Londres qu’à Paris… Mais rien n’est joué. Nous ne sommes qu’à la mi-temps du match, passons en revue les forces et faiblesses des deux nations…

La France et sa nouvelle garde

Abdiquer devant la scène anglaise ? Hors de question ! C’est oublié un peu vite les artistes qui, en 2022, ont porté fièrement le drapeau, avec de forts arguments. Voici notre sélection (ne hurlez pas, rajoutez justes les noms que vous voulez ou qui vous semblent plus appropriés !)

Myd, la force tranquille. A l’instar du roster Ed Banger, Myd a une efficacité chirurgicale même si ses sons finissent par sembler d’une fraiche simplicité. C’est l’un des atouts de la France : on se balade !

Oden & Fatzo, exaltés et finalement assez british dans leurs sets. Le trio parvient à trouver un difficile équilibre, une Entente Cordiale musicale.

Tony Romera, le puriste. C’est là encore une force de la France, de savoir revenir sans cesse à la house originelle, celle d’une musique de liberté, une terre de mission où l’on va chercher nos instincts de clubbeur, la diva qui parfois sommeille en nous, prête à hurler la nuit tombée.

Tchami, la fin des chapelles. Si le DJ prêche une religion, c’est bien celle de n’en avoir aucune. Ou plutôt de toutes les avoir ! Tchami c’est la France qui gomme les frontières musicales et qui fait de la house music, le réceptacle de toutes les influences, de toutes les sonorités.

On ne devrait pas reconnaitre les faiblesses de la France mais elles existent. Citons pêle-mêle, un pays qui rabâche sans cesse sa french touch vieillissante, une scène qui parfois se fait attendre comme Kungs par exemple ou Feder qui pourraient pousser leurs avantages mais qui donnent le sentiment de ne pas avoir envie… une flemme assez française !

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L’Angleterre et sa diversité

LF System, l’éternel renouveau. Point essentiel de la scène house anglaise, sa capacité à élever les artistes en batterie. Une industrialisation de la house qui fait que la scène UK voit émerger chaque année de nouveaux talents.

Mark Knight, le king. Quand on prétend au trône, on se prépare. On adopte les codes, les us et coutumes. En deux mots, on en impose. Tel Mark Knight qui n’a pas besoin de longues promos et d’inonder les réseaux sociaux : chaque release est un événement. La scène anglaise c’est aussi cela : la sobriété dans le talent, là où la France est plus dans l’égo débordant.

Disclosure, dans la durée. La scène anglaise se démarque aussi par sa capacité à durer. Plus de 10 ans de carrière et Disclosure produit, produit encore et sait se renouveler en permanence, attirant de nouveaux talents, laborant de nouveaux territoires, de nouvelles sonorités.

Fred Again, par effraction. La scène anglaise s’impose souvent à nous parce qu’elle sait innover, prendre ses racines dans l’underground, ses influences dans la club culture, le tout dans la plus parfaite simplicité. Et elle ose, comme un braquage permanent ! Là-dessus, la France peut progresser… Fred Again a aussi ce truc britannique : mêler house et pop sans se poser de questions !

Voilà pour la feuille de match France / Angleterre. On parle ici de house music, de musique donc et c’est forcément subjectif… Peut-être serez-vous chauvins ou définitivement acquis à la cause britannique !

Pour l’autre match, celui de samedi, quart de finale de la Coupe du Monde, un seul argument : On va les plier, on a Mbappé !

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