Faut-il faire payer les plateformes musicales ?

11 octobre 2022 à 12h19 par Christophe HUBERT

Image d'illustration
Image d'illustration
Crédit : @Alexas_Fotos / Pixabay / dance one

Faut-il faire payer les plateformes musicales ?

Le débat est lancé après le dépôt, par plusieurs députés de gauche, d’un amendement qui prévoit l’instauration d’une taxe de 1,5% sur les abonnements à Spotify, Deezer ou Apple Music. Objectif, financer le Centre National de la musique (la taxe rapporterait autour de 20 millions d’euros), pour ensuite soutenir toute la filière musicale, ses artistes, ses producteurs, ses labels, ses salles de concerts, festivals, etc…

Bref, l’idée est de faire émerger un modèle d’exception culturelle appliqué à la musique, comme il existe dans le cinéma où ce sont les chaines de télé, autant qu’une partie du prix des billets, qui financent la création française. Au passage, sans ce modèle, la France n’aurait certainement pas autant de films tricolores et se trouverait sûrement dans le cas de ses voisins européens, à voir les salles de cinéma pleines de blockbusters américains.

C’est donc pour renforcer la création musicale « made in France » que les députés proposent cette nouvelle taxe, mais c’est sans compter sur l’opposition d’une partie de la filière. Certains y voient même une punition contre la musique qui se consomme le plus sur les plateformes actuellement, le rap. Ainsi des artistes comme Niska sont intervenus dans le débat, dénonçant une « taxe anti-rap ».

Pour éteindre l’incendie, le Centre National de la musique (CNM) rappelle - par la voix de son président Jean Philippe Thiellay - qu’il s’agit-là d’une idée de l’opposition, non reprise par la majorité et que le ministère de la Culture n’y est pas favorable, en d’autres termes, l’idée serait déjà morte. Les maisons de disques, elles aussi ont fait savoir leur opposition à une taxe… on les comprend, les plateformes de streaming représentent désormais 70% de leurs revenus.

Exit la taxe Spotify ? Pour le moment, cela semble enterré. Mais le problème reste posé car le CNM doit faire face à un secteur musical en crise, sans parler des événements (concerts, festivals) qui sont sortis très fragilisés de la crise Covid. Il convient de les aider, de les épauler, ce qui demande de l’argent. Où le CNM va-t-il en trouver si on ne taxe personne ? La réponse viendra peut-être du débat sur le Budget de l’Etat actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale.

 

visu application mobile FG