Cette semaine, j’ai rien aimé. Et vous ?

10 novembre 2022 à 23h00 par Christophe HUBERT

C'est pas moi sur la photo
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Crédit : C'est pas moi sur la photo, c'est une photo Pexels

Cette semaine, j’ai rien aimé. Et vous ?

Zéro, rien, le néant. Cette semaine, rien à se mettre sous la dent (ou sous le pied si vous êtes fétichistes). Rien qui m’a donné envie de danser. Rien qui m’a fait dire « ok, là, y’a un truc que je vais trimbaler ma vie entière comme un vieux souvenir musical ». Il fera rire mes potes, il fera rire les autres mais pour moi, il sera vital.

Rien cette semaine. La scène électro ne m’a rien donné. Alors, je n’ai pas tout écouté bien sûr (et je suis preneur, si vous avez des suggestions) mais le peu que j’ai eu, c’était pas top. Soit franchement de la merde – dans le sens universel du terme, l’étron quoi – soit j’ai pas aimé. Vous, vous aimeriez peut-être. Le goût des uns, le goût des autres…

Par exemple, cette semaine, j’ai écouté l’album de Toxic Avenger, le nouveau. J’en attendais beaucoup parce que le gars a un passé, un actif. J’en attendais trop peut-être. Pris séparément y’a plein de titres sympa. Dans l’ensemble ? Un bordel (dés)organisé qui ne m’a pas touché. Attention, je ne dis pas qu’il faut jeter, je te dis au contraire « écoutez-le ». Un album n’est pas voué à l’universel, il est condamné à atteindre les cibles unes à unes. Et Toxic Avenger justement, fait de la chirurgie esthétique, pour vous pointer les uns après les autres ! Honnêtement, il est bon, je n’étais pas la bonne oreille.

Moi, rien ne m’a plu. Faut dire que j’étais énervé cette semaine pour une raison que j’ai oublié – forcément hyper importante sinon ça voudrait dire que ma rage est profonde et que je dois consulter, ce qui est ri-di-cu-le !!!! Bref, euh… bon… en tout cas, ça explique sûrement le mur d’émotions que j’ai bâti brique par brique, qu’un tsunami musical ne pouvait submerger. On est tous pareils : parfois on s’ouvre, parfois on souffre. Et les artistes déboulent dans ce champ de bataille égotique. Gloire leur soit rendue !

Mais même sans mes humeurs de parisien gâté et bien trop connard pour s’en rendre compte (j’ai voté Nupes…), une interpellation aux producteurs s’impose : putain, réveillez-vous les gars ! On s’ennuie, on attend, on doute !

Alors je me suis réfugié dans mes hautes montagnes à moi. Ces chalets qu’on a tous et toutes, remplis de sons qu’on a entendu un nombre incalculable de fois, et qui sont comme des hôtels 4* décorés par nos soins (donc moches) comme ceux qu’on trouve à Courchevel, là-haut, et que… pour rien au monde, on irait voir. Ces refuges – dans mon for intérieur – s’appellent Yuksek, Superpoze, Kölsch, Jamie XX, Damso ou mieux encore, Sebastian, incarnation de la beauté musicale. J’en ai mille autres.

Je sais que vous jugez, que vous sortez vos propres noms, vos propres refuges. Bah c’est cool, parce que c’est l’objectif du jour. La « musique » ne produit pas chaque semaine une pépite, une histoire imparable, un souvenir impérissable. Et c’est tant mieux, ce n’est pas une industrie… l’industrie musicale… enfin vous m’avez compris !

Ces semaines flat, ces semaines molles, sont l’occasion de grimper notre montagne – la seule qui vaille -, de s’isoler dans notre refuge personnel pour réécouter nos classiques, encore et encore. Peu importe que vous les ayez écoutés 10, 100 ou 1000 fois, qu’ils soient datés ou pas, la musique n’a pas de DLC. Pas comme la planète qui, elle, est à bout de souffle. Mais vous savez quoi ? On en parlera une autre fois.

Bon week-end prolongé. Pour le coup, vous avez le temps de grimper dans votre refuge. Prenez de quoi survivre, du pain et des jeux, comme disaient les Romains. Ça marche avec le vin, je crois. Les sons, vos sons, je sais que vous ne les oublierez pas. Et dimanche soir en rentrant, vous reviendrez en me disant ce que vous avez (ré)écouté, d’accord ?

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