LES COLLECTIFS DE FREE-PARTIES S’INVITENT DANS LA PRESIDENTIELLE
17 mars 2017 à 11h24 par La rédaction
Ils sont plus de 200 collectifs de free parties à vouloir saisir l’opportunité de la campagne électorale française, pour se faire entendre.
D’abord via une tribune : organisateurs et acteurs de cette scène musicale et artistique en ont marre qu’on saisisse leurs matériels sons, du déni des collectivités territoriales voire des autorités nationales, de la non reconnaissance d’acteurs qui agissent dans la prévention des risques liés aux consommations de drogues, etc… Leur tribune (envoyée à tous les candidats à la présidentielle, sauf le FN) au complet, est à retrouver ci-dessous.
Ensuite, les tenants d’une fête libre et gratuite se réuniront ce samedi, partout en France, avec une série de “manifestives” - manifestations pacifiques dans la joie et la bonne humeur, à Paris, Nantes, Toulouse, Marseille, Clermont-Ferrand, Lyon et Strasbourg.
“Nous organisons des FREE PARTIES, ces fêtes à entrée libre ou l’on écoute principalement de la musique électronique sous toutes ses formes. Nous sommes des amateurs, bénévoles, motivés et généreux. Nos fêtes sont ouvertes à tous, sans sélection, hors des logiques de profit. Elles symbolisent la liberté, la gratuité de la culture, l’esprit d’initiative, le partage, le bénévolat, l’écologie, la responsabilité, l’entraide et le vivre ensemble. Elles s’organisent dans des champs ou des sites industriels en friche, des lieux alternatifs ou des salles autorisées. Elles durent toute la nuit, se prolongent jusqu’au matin. Certaines peuvent durer plusieurs jours de suite.
En France, nous sommes plus de 800 collectifs actifs qui organisons environ 4 000 free party chaque année, de 50 à 50 000 personnes. Nous estimons à plus de 200 000 personnes les publics qui fréquentent nos fêtes régulièrement.
Cette nouvelle culture bouscule les habitudes et se heurte à l’incompréhension des pouvoirs publics. Depuis plus de vingt-cinq ans, le tout répressif reste la seule réponse à notre égard. Une loi d’exception de 2002, discriminatoire et taillée sur mesure pour nous, autorise la saisie par la justice de nos sonos et de nos instruments de musique. Malgré des échanges réguliers avec le gouvernement, les évolutions du cadre juridique restent de vaines promesses et les saisies abusives trop nombreuses.
C’est pourquoi, samedi 18 mars 2017, nous, sound-systems, collectifs, associations et ravers de toute la France seront mobilisés. A l’appel de plus de 200 organisations françaises regroupées en collectifs régionaux, sept manifestations auront lieu sur le territoire national.
Notre démarche est soutenue par des collectifs canadiens et allemands, touchés par les même problématiques et solidaires. Trois manifestations sont donc prévues à Berlin, Dresde et Montréal. Au Canada, plus de 40 Collectifs ont repris spontanément notre appel !
Nous défilerons dans les rues en montrant ce que nous savons faire : de la musique dans une ambiance festive. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues des capitales régionales : TOULOUSE, PARIS, NANTES, CLERMONT-FERAND, LYON, MARSEILLE et STRASBOURG.
Cette démonstration de notre unité et de notre motivation permettra de faire entendre notre voix, autant aux élus actuels qu’aux candidats. Nos revendications sont simples :
• Arrêt immédiat et définitif des saisies de matériel sono. Suppression de la loi de 2002.
• Arrêt immédiat des procédures abusives contre les organisateurs et les participants.
• Possibilité d’avoir accès aux terrains publics inutilisés et exploitables pour nos fêtes.
• Un vrai changement dans la façon dont les mairies et les préfectures nous répondent quand nous les contactons.
• Une prise en compte de la fête libre en tant que pratique culturelle amateur à part entière.
• Un vrai soutien pour les actions de Réduction Des Risques, car NOUS sommes responsables !
Ce n’est pas la première fois que les défenseurs de la Fête libre descendent dans la rue, nous étions 5000 en octobre 2014 à Montpellier, présents dans 41 villes françaises en simultané début 2015… Mais jamais nous ne l’auront fait avec une telle ampleur. C’est le signal de notre exaspération devant le déni de notre place légitime au sein de la culture en France !
Nous avons aussi adressé une lettre ouverte aux candidats et a de nombreux élus qui a été envoyée à tous les candidats sauf le Front National.”