EURO 2016 : l’interview du consultant TV Bruno Cheyrou !

10 juin 2016 à 9h36 par La rédaction

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Vous serez plusieurs millions à être devant votre poste de télévision pour suivre cet Euro 2016 qui se joue en France. Parmi les diffuseurs, BeIN Sports est la seule chaîne à avoir l’intégralité de la compétition. Radio FG a contacté l’ancien joueur (Rennes, Marseille, Liverpool, Lille) et consultant phare de la chaîne, Bruno Cheyrou, qui sera d’ailleurs ce soir au Stade de France pour commenter le premier match des Bleus face à la Roumanie.

Son métier de consultant, ses pronostics, l’équipe de France, ses stades préférés et la musique. Bruno Cheyrou nous dit tout…

Bruno, tu vas donc commenter l’Euro, et même des matchs de l’équipe de France. Tu te sens excité ? Stressé ?
Stressé ? Non, au contraire je suis excité. J’ai hâte que ça commence, qu’on soit tout de suite dans le vif du sujet avec ce match d’ouverture, que la compétition puisse être lancée, pour les joueurs et pour nous aussi. On a hâte que ça commence.

Comment définirais-tu la mission du consultant pendant un match ? Qu’est-ce qu’il doit apporter en plus d’après toi ?
Une expertise un peu plus technique et tactique. Le journaliste est plus là pour raconter l’histoire du match et les consultants plus là pour apporter l’œil technico tactique de l’ancien joueur ou entraîneur et d’expliquer pourquoi telle phase de jeu, pourquoi tel déplacement, telle passe, telle frappe. Et d’avoir une notion plus pédagogique et explicative de qui se passe sur le terrain.

Et pour les matchs des bleus, tu seras forcément supporter ? Tu penses que le téléspectateur attend aussi de la spontanéité et que les commentateurs se lâchent un peu plus non ?
Oui au départ il ne faut pas jouer de rôle, il faut se laisser aller. Et forcément avec l’équipe de France je serai supporter, et il y aura des émotions qui seront naturelles, elles ne seront pas jouées ou feintes. Après bien entendu, j’essaierai de ne pas être grossier, de rester correct mais à un moment donné je vibre, je vibrerai aussi dans mon commentaire.

Quatre ans maintenant que tu es consultant pour BeIN, quel regard portes-tu sur toutes ces années ? Travailles-tu différemment qu’à tes débuts ?
Au départ j’avais tendance à beaucoup étudier les équipes, les joueurs adverses et en fait on se rend compte qu’on raconte l’histoire d’un match et que l’on n’a pas besoin d’un nombre d’informations aussi important. Le journaliste est là pour ça et nous on est là pour apporter une touche technique et tactique ponctuelle par rapport au match et au scénario du match. Après bien entendu, ça fait déjà quatre ans, j’ai déjà fait l’Euro 2012, la coupe du monde au Brésil, la Copa America au Chili donc même les grandes compétitions j’appréhende mieux et je sais comment ça peut se passer. C’est l’équipe de France qui est particulière à commenter dans la mesure où je serai plus supporter mais pour le reste je commence à avoir plus d’expérience.

 

L’équipe de France, tu la vois comment honnêtement ? Un peu moins bien avec tous ces forfaits ou pas ?
C’est toujours handicapant d’avoir des joueurs absents, même titulaires pour la plupart, Sakho, Varane, Diarra. C’est tout le secteur défensif qui est remis en cause, mais il y a un groupe important en France. On a la chance d’avoir beaucoup de joueurs de qualité. Deschamps a constitué vraiment un effectif apte à aller loin donc je reste confiant et optimiste.

L’euro se joue en France et on dit toujours qu’en sport jouer à domicile compte énormément. Toi tu as joué dans certains clubs avec des gros publics. En quoi concrètement le fait d’évoluer à la maison peut vraiment aider ? Le joueur est vraiment plus motivé ?
Y a forcément un engouement, un enthousiasme décuplé quand on joue une compétition à domicile. On se souvient en 98 de la foule qui a pu accompagner les Bleus jusqu’au Stade de France. Quand on sent ça, forcément on a une force intérieure et collective plus importante. Ça compte et ça nous donne, disons, 5 à 10% de plus, et à ce niveau-là, c’est énorme.

Tes trois équipes favorites et ton outsider pour cet Euro ?
Allemagne, Espagne, France. Et Belgique en outsider.

Quel est le stade qui t’a le plus marqué dans ta carrière : en France et à l’étranger ?
En France, le stade où j’ai préféré jouer c’était le Parc des Princes, un stade qui a une histoire, avec une atmosphère très particulière. Et à l’étranger, c’est les stades turcs, à Galatasaray ou Fenerbahce, avec des ambiances exceptionnelles. Il n’y a pas de spectateurs et il n’y a que des supporters. Cela crée quelque chose de bouillonnant.

Dernièr thème que je veux rapidement aborder avec toi : la musique. Dans ta carrière, la musique a toujours présente dans les vestiaires des clubs où tu as joués? Ils réagissent comment les coachs ?
Au tout début de ma carrière, il y a quinze, vingt ans, ça se faisait pas trop et après c’est vrai que c’est devenu un rituel. Et même les coachs old school pas enclins à laisser la musique dans le vestiaire avant le match y ont été quasiment obligés parce que tout le monde le faisait. Et après les joueurs ont mis des choses beaucoup plus rythmées et entrainantes. Y a des petits rituels avant les matchs liés à la musique de manière collective et on voit aussi souvent les joueurs de manière individuelle qui mettent leurs casques leurs propres musiques et sources de motivation.

Et toi tu écoutais de la musique avant les matchs ? Quel genre de musique ?
Pas tout le temps mais oui ça m’arrivait. Plutôt des choses très rythmées, David Guetta ou du rap américain genre 50 Cent.