DJ Awards 2017, l'interview du créateur....

5 septembre 2017 à 14h28 par La rédaction

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Chaque année, c’est tapis rouge et pluie de stars à Ibiza !
Le club légendaire Pacha – devenu Hï Ibiza -accueille les DJ Awards – en partenariat avec FG, cérémonie créée en 1998 pour récompenser les meilleurs DJs et meilleures soirées de l’ile. Cette année l’évènement célèbrera son 20e anniversaire, l’occasion de retrouver, en interview, le créateur des DJs Awards, José Pascual.

Comment est née cette idée des DJ Awards ?
C’était au début des années 90, Emilio Azcárraga, président de Televisa, qui est l’un des plus gros groupes de médias en Amérique du sud, a visité le Pacha Ibiza, et il est rentré avec en tête l’idée d’enregistrer des sessions de DJs, partout dans le monde, et de diffuser le son à la télévision. C’était très précurseur à l’époque, internet n’était pas si répandu qu’aujourd’hui. Et c’est moi qui ai piloté le projet qui s’appelait « Adrenaline Dance Network”, pour le public qui ne peut pas venir à Ibiza mais qui pouvait ainsi découvrir des DJs très renommés.
Et c’est en développant ce projet que j’ai réalisé que les DJs avaient élevé leur profession au rang de créateurs, notamment quand ils réinterprètent des titres comme le ferait un chef d’orchestre avec des compositions classiques.
Quand Monsieur Azcàrraga est mort, la nouvelle équipe de Televisa n’a pas retenu plus longtemps mon projet et j’ai cru bon d’arrêter. Mais j’avais appris comment les DJs fonctionnaient et surtout, j’avais noté qu’il n’y avait aucune sorte d’Awards, de prix pour les récompenser, les distinguer, excepté au Danemark, et encore, il ne s’agissait que d’un format « scratch » sur vynil.
Donc voilà, partant de ce constant d’un manque de reconnaissance du talent des DJs, un manque d’exposition sur cette relativement nouvelle communauté d’artistes, j’ai décidé de créer cette cérémonie appelée DJ Awards.

Et pourquoi avoir choisi la Kryptonite pour symboliser les trophées ?
Je dirais plutôt que c’est la Kryptonite qui m’a choisi ! Quand l’organisation était lancée pour la toute première édition, on cherchait à quoi pourraient ressembler les trophées et on s’est échangé des idées : un vynil, des écouteurs par exemples. Et puis un jour, je discutais avec Cala d’Hort devant le fameux Es Vedra et j’ai vu quelques gros rochers et l’un d’eux – qui servira de modèle – était à l’image parfaite de cette petite ile inhabitée.
Après, est arrivée l’idée plus philosophique de la Kryptonite qui ôte les pouvoirs de Superman mais qui pourrait aider les DJs à transmettre leur musique en harmonie avec l’Univers. La légende dit qu’un extraterrestre a laissé ce morceau de cailloux sur Terre pour créer une énergie positive… et je l’ai trouvé !

Etait-ce important que ces Awards soient créés et célébrés à Ibiza ?
Absolument. En fait, si j’avais été à un autre endroit, on n’aura jamais pu faire le projet "Adrenaline Dance Network" qui a conduit à la création des DJs Awards. Ailleurs, l’occasion ne se serait même pas présentée. Ibiza avait déjà suffisamment développé sa culture autour des musiques électroniques, pour rendre le choix évident.

Quels sont les plus gros obstacles que tu as rencontrés ?
Au début, je dirais qu’il a fallu trouver des sponsors mais aussi devenir crédible auprès de la scène, en général. Dans l’industrie des musiques électroniques, les remises de prix étaient vu comme quelques chose de très commercial. Et je continue à dire qu’il ne s’agit pas d’une compétition mais de la célébration d’une industrie. La réunion de DJs de différentes catégories, de différentes latitudes. Tous ces obstacles ont été dépassé avec le temps, notamment grâce à la crédibilité que nous avons gagnée, année après année, mais surtout grâce au soutien de notre industrie et des médias.

Est-ce que l’industrie vous a soutenu Durant ces deux décennies ?
Au début pas du tout, mais c’est normal. Les deux, trois premières éditions, nous devions toujours expliquer qui nous étions. Toutefois, les médias nous ont suivi et cela nous a permis de propager notre marque, notre démarche à l’international, du coup l’intérêt a été croissant. Et puis il y a aussi le fait que l’équipe qui gère cet évènement apporte son expertise sur un tas d’autres évènements et des structures ont été mises en place, ce qui nous conduit à devenir plus sérieux et plus professionnel envers notre communauté. Ceci dit, depuis ces dix dernières années, le soutien de l’industrie musicale pour les DJs Awards est positif et inconditionnel.

Comment l’évènement a évolué en 20 ans ?
Il a évolué en parallèle avec l’industrie et les médias qui ont aussi évolué. Internet n’existait pratiquement pas à nos débuts et a fait une vraie différence. Aujourd’hui, on touche beaucoup plus de gens, partout dans le monde, un public toujours plus large grâce à internet. Et puis la Musique a évolué, en 1998 nous avons commencé avec 7 awards et 38 nominés, en 2017 nous avons 24 awards et 120 nominés.


Aucun artiste ne s’est montré un peu difficile à gérer ?!
Tous les artistes ont leur personnalité, certains sont plus excentriques que les autres. Mais après toutes ces années, je ne me souviens de rien en particulier.


Pouvez-vous nous raconter quelques anecdotes sur ces 19 ans des DJ Awards ?
Durant la toute première édition, nous avions créé un Awards à titre posthume pour Tony De Vit qui venait de décéder. Ses parents sont venus pour récupérer le trophée. Nous n’avions pas beaucoup de moyens financiers mais on est parvenus à leur offrir une chambre d’hôtel. Ils nous ont dit qu’ils étaient divorcés depuis longtemps et qu’il le fallu deux chambres, ce qu’on ne pouvait pas se permettre, donc au final, ils ont dû la partager. Finalement, ils nous ont remercié, pour l’hommage à leur fils autant que pour leur avoir permis de se retrouver. Ce fut un moment très intense. Je me souviens aussi, durant la seconde édition, que nous avons remis un prix à Paul Johnson, un DJ producteur qui était en fauteuil roulant et quand est arrivé le moment pour lui de récupérer son trophée, il était introuvable. Lenny, qui était à ce moment-là un partenaire des DJ Awards a commencé à le chercher, et l’a trouvé, rentrant à son hôtel car à l’époque le Pacha n’était pas du tout adapté aux personnes en situation de handicap, pas même les toilettes. Lenny l’a alors proprement kidnappé, l’a ramené à la cérémonie et il a récupéré son trophée. Après coup, il l’a ramené à son hôtel. C’est une des histoires qui marquent particulièrement.


Pour finir, quoi de neuf pour la 20e édition, cette année, des DJ Awards ?
La chose la plus importante à retenir, pour nos 20 ans, c’est que nous bougeons du Pacha pour le super club qui vient d’ouvrir, le Hï Ibiza. On a aussi redesigné les trophées Kryptonite, les faisant passer d’un objet un peu organique à quelque chose de plus design, plus hi-tech. Cela va être une édition très spéciale, il y aura donc beaucoup de surprises qui seront dévoilés dans les prochains jours, avant la cérémonie qui se tiendra le mardi 26 septembre !

Et la cérémonie en question, vous la vivrez sur RadioFG. Le 26 septembre, Antoine Baduel sera en direct d’Ibiza et du Hï Ibiza pour vous faire vivre les coulisses de l’évènement.