Comment les pays européens aident le secteur du clubbing ?

13 octobre 2020 à 10h06 par Christophe HUBERT

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Alors que l’Europe affronte, depuis le début du mois de septembre, la seconde vague de l’épidémie de coronavirus, les gouvernements tentent, de façon souvent confuse, d’épauler, d’aider, de soutenir financièrement le secteur de la nuit et plus largement celui du spectacle vivant.

Petit tour d’horizon de la situation de nos principaux voisins européens :

Angleterre

Curieusement, le Gouvernement anglais a multiplié ces derniers jours les déclarations provocatrices vis-à-vis des clubs britanniques. Curieusement car le tourisme de la nuit représente un réel atout pour le pays, notamment pour Londres.

Après de multiples manifestations pour se faire entendre (d’une journée d’alerte, à la mobilisation d’artistes comme Camelphat), le gouvernement de Boris Johnson vient d’annoncer une subvention de 257 millions de livres pour près de 1385 établissements. Ainsi des spots historiques comme le Ministry Of Sound se verront soutenus pour les autorités. Tout cela s’inscrit dans le cadre d’un plan de soutien bien plus large, pour le secteur de la culture, estimé à plus d’un milliard et demi de livres, pour les six prochains mois.

Allemagne et plus précisement Berlin 

C’est l’une des capitales européennes du clubbing, normal donc que Berlin soit durement impactée par la crise du covid-19. D’autant que pour la ville, le clubbing est une vraie manne financière et un pan important du tourisme. Les établissements berlinois doivent faire, depuis le 10 octobre avec un couvre-feu qui rend très difficiles toutes formes d’activité, même pour les spots en open air.

Pourtant, c’est la capitale qui semble le plus soutenir son activité de la nuit.  Il y a quelques jours, la ville de Berlin avait lancé, avec plus de 40 clubs et collectifs, une journée de la culture club (avec une série d’évènements en extérieur), débloquant 10.000 euros par établissement. Une aide qui vient compléter une enveloppe de plus de 80.000 euros versés à chaque club Berlinois. Ceci n’étant qu’un soutien local, auquel il convient d’ajouter celui du gouvernement fédéral. Berlin et ses clubs étant donc à la pointe, en Europe.

Portugal 

Dénonçant l’inaction du gouvernement à leur égard, les principaux clubs portugais ont lancé le mouvement baptisé #aovivooumorto (« mort ou vif »). Des clubs qui organiseront une manifestation le 17 octobre prochain dans 4 villes du pays dont Lisbonne. Symboliquement, une file d’attente géante sera organisée, comme pour rappeler ce que tout clubbeur a vécu dans sa vie : faire la queue avant de faire la fête !

Objectif de la manifestation, obtenir un soutien financier de l’Etat (notamment la prise en charge des frais des clubs, loyers en tête) pour un secteur employant plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Espagne 

Alors que la Catalogne a décidé rouvrir les lieux de nuit (uniquement pour une activité de bar/restauration jusqu’à 3h, les dancefloors étant proscrits), les entrepreneurs de la vie nocturne, dans la région comme dans tout le pays, continuent d’exprimer leur colère face au gouvernement, craignant la disparition à terme de 17.000 entreprises.

Les clubs et discothèques espagnols exigent en effet l’expansion du chômage partiel et un plan de soutien spécifique pour leur secteur (notamment la prise en charge par l’Etat, des charges sociales et patronales).