Fin de carrière pour Marshall Jefferson

A 61 ans, il pourrait quitter le navire pour une retraite bien méritée. Mais si la légende de la house de Chicago, Marshall Jefferson, met un terme à sa carrière, c’est pour une toute autre raison.

L’américain a en effet publié une tribune chez nos amis anglais de Mix Mag, dans laquelle il dénonce une industrie des musiques électroniques « devenue la capitale de la discrimination raciale ».

Particulièrement en colère, Marshall Jefferson estime que dans la scène électro – et spécialement, la house music – le racisme est devenu systémique, ce qui le conduit à claquer la porte, dégouté.

Dans sa tribune, Marshall Jefferson donne différents exemples qui l’ont conduit à arrêter sa carrière. Pour en citer un, Marshall Jefferson explique avoir joué à Ibiza l’an dernier pour un cachet de 2000 dollars… expliquant que dans le club d’à côté, le DJ empochait 250.000 euros. Et d’ajouter « Des DJs noirs ne gagneront jamais 250.000 euros comme les blancs le font. C’est du racisme […]." Le pionnier de la house livre ensuite son analyse, qui ne part pas de l'observation d'un racisme "classique" mais de celui du nombre : plus de public blanc favorise les DJs blancs… en terme de visibilité, d'exposition donc de rémunération, etc...

Un discours très américain – du moins que nous, Français, pouvons avoir du mal à comprendre car nous n’avons pas la logique communautaire américaine.

Marshall Jefferson termine en expliquant que les artistes noirs sont progressivement sortis de cette scène musicale et appelle les acteurs électro à se réveiller. Du fait de sa carrière, de sa stature internationale, le DJ lance un large débat sur le racisme dans la scène électro. Reste à savoir s'il sera entendu.

Voici le communiqué de Marshall Jefferson (en anglais)