2024 : l’alerte pour les salles de concerts

4 janvier 2024 à 12h31 par Christophe HUBERT

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Crédit : @ Rachel Coyne / Unsplash

2024 : l’alerte pour les salles de concerts


A ce niveau-là, c’est une hécatombe. 2023 a été une année catastrophique pour le spectacle vivant en Angleterre : plus de 125 salles de concert ont définitivement fermé leurs portes, d’après MTV (Music Venue Trust).


Un chiffre record qui s’accompagne de la destruction de 4.000 emplois dans ce secteur culturel et qui s’explique largement par l’inflation galopante au Royaume Uni, entre explosion des prix des loyers, des charges et des cachets des artistes. Les salles plus modestes n’ont pas eu les reins suffisamment solides pour survivre, et ce, même si une campagne de solidarité a été lancée en 2023, durant laquelle le public pouvait donner quelques euros par billet acheté, à la salle de son choix.


Actuellement, une salle fermerait chaque semaine, et avec elle, l’opportunité pour les artistes de se produire devant un public, de se faire connaître.


Inquiétude également pour les salles françaises


De l’autre côté de la Manche, les salles de concert ne sont pas autant aidées qu’en France mais la situation devient alarmante chez nous également. Depuis des mois, des salles tirent la sirène d’alarme, le réseau des SMAC - Scènes de Musiques Actuelles demandant même un signe fort de l’Etat.


Non pas tant que le public déserte désormais ces salles (2023 fût même une année exceptionnelle), mais les hausses de prix venant de partout plombent les comptes de ces espaces publics, notamment les plus petites jauges (- de 2000 personnes). Les deux tiers seraient déjà en situation de déficit. Pourtant, le réseau des Smac couvre une large partie du territoire et leur disparition serait un drame culturel, car ces salles permettent un accès équitable de tous et toutes à la culture et permettent aux artistes d’organiser de grosses tournées françaises.


Au-delà, ce sont tous les indépendants du spectacle vivant qui se trouvent fragilisés, ce qui est préjudiciable pour de nombreuses scènes musicales – rock et électro notamment – car ce sont dans ces salles que les artistes démarrent et se font la main, un vivier de jeunes talents permettant le renouvellement de l'offre musicale. D'ailleurs les festivals les plus renommés s'y pressent pour repérer au plus tôt les pépites de demain ! 


Vigilance donc pour 2024 car si les chiffres nationaux montrent l’appétit du public français pour la musique et pour le live, cette bonne santé apparente n’est pas également répartie. Et au-delà des salles de concerts indépendantes, ce sont bien des festivals qui sont eux aussi menacés.








Les SMACMis en place en 1998, pour soutenir la création musicale et promouvoir les musiques actuelles, le label "SMAC" regroupe aujourd’hui de nombreuses salles : du Stéréolux à Nantes, au Cargö de Caen, du Cabaret Aléatoire de Marseille à la Cartonnerie de Reims, en passant par la Coopérative de Mai de Clermont Ferrand. Ces salles sont subventionnées par l’Etat à hauteur de 5 à 7 % de leur budget.