Les clubs espagnols à bout de souffle

22 septembre 2020 à 9h46 par Christophe HUBERT

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Quel paradoxe pour un pays qui aime autant faire la fête et dont l’activité nocturne est indissociable de celle du tourisme. L’Espagne, comme la France, comme l’Angleterre, souffre de la crise sanitaire qui laisse ses clubs irrémédiablement fermés.

La situation est toutefois bien plus alarmante que chez nous, car on estime qu’un club sur deux devrait tout simplement disparaitre en Catalogne. La crise économique pousse ainsi les clubs à organiser, demain 23 septembre, une nuit blanche de 19h à 7h. L’opération baptisée « Insomnie vous nous avez fait perdre le sommeil/nos rêves” » vise à obtenir du gouvernement, une prolongation du chômage partiel pour le secteur – ce que les clubs français ont obtenu la semaine dernière (les aides de l'Etat vont être prolongées de quatre mois jusqu'à la fin de 2020).

Autre point de crispation, surprenant pour l’Espagne : les soirées électro/DJs sont pointées du doigt, servant de bouc-émissaires dans la reprise de l’épidémie. Ce phénomène d’ostracisation du monde de la nuit s’observe ailleurs en Europe, ce qui est d’autant plus injuste que les professionnels qui ouvrent ou organisent des soirées, respectent les règles sanitaires.

Sans parler du fait que, laisser fermer les clubs pour éviter des nouvelles contaminations est un raisonnement de plus en plus contesté en Espagne car les jeunes finissent tout de même par se retrouver, par se rassembler dans les rues, les parcs, les appartements. Dans le pays, c’est même une coutume qui s’appelle le botellón.