L'avenir de la fête en débat
15 septembre 2020 à 9h33 par Christophe HUBERT
Depuis le mois de mars dernier, les clubs, les discothèques sont portes closes. Un secteur économiquement ravagé mais du pire pourrait sortir le meilleur, car soyons optimistes, actuellement se dessine l’avenir de la fête…
C’est tout un pan de la scène électro qui se trouve aujourd’hui inactive, déboussolée. Pas de clubs, pas de soirées à organiser, pas de festivals à planifier, pas de résidences DJs, pas de perspectives d’avenir. Mais la nature ayant horreur du vide, c’est une réflexion tous azimuts qui s’est ouverte, une série de débats agitant le milieu de la nuit et de l’électro afin d’imaginer une fête d’après Covid.
Et cela dépasse la question du comment faire la fête avec un masque ou avec les distanciations sociales.
C’est une introspection profonde qui est menée sur le sens de la fête, le business de la fête, la responsabilité des professionnels, des artistes... Le tout pour tenter de définir le monde d’après, un monde où à nouveau on ressortira pour communier et faire la fête ensemble.
Sur quels éléments se font les débats autour de l’avenir de la fête ?
Ca fuse de partout, car même si les clubs/festivals rouvraient demain, on se rend bien compte que tout serait à reconstruire :
Difficile de voir les artistes se déployer partout dans le monde, d’où la proposition de certains de repartir du terrain, de privilégier les scènes et les artistes locaux.
D’autres disent, que puisque la fête se réinvente, autant intégrer au plus tôt les impératifs écologiques et environnementaux.
D’autres encore disent, qu’il faut tout repenser, de l’architecture des clubs à l’expérience du clubbing, des gros évènements, à leurs tarifs parfois prohibitifs.
(@Teddy - Pexels)
Seulement voilà, ce débat sur la fête se fait sans le public, sans cette jeunesse parfois, souvent, dans une sortie de déni vis-à-vis de la crise sanitaire et économique. Beaucoup pensent, qu’après le Covid, ce sera un retour à la normale or, rien n’est moins sûr. Les tournées mettront du temps à se créer, les marges de manœuvre financières manqueront pour offrir une fête clinquante et alléchante, etc…
Et puis pour finir, la crise du Covid-19 a une nouvelle fois souligné que les scènes électroniques, ses acteurs, étaient parfois très seuls ou mal structurés face aux pouvoirs publics. A nouveau donc se pose la question de l’organisation de la scène musicale, de la définition (enfin) d’un statut du DJ, artiste souvent méprisé.
Notez enfin que la fête se réinvente sur les territoires, de Dijon à Paris, de Marseille à Lyon. Lyon où est né l'appel des Indépendants, qui rassemblent de très nombreux acteurs culturels et qui désormais grandit au niveau européen, afin d'alerter les pouvoirs publics sur l'importance de soutenir la filière. Vous trouverez l'appel ici
La scène électro sortait à peine de sa crise de croissance, après les années 2010. La revoila plongée dans une crise d’identité : à se battre pour son avenir. Elle a apparemment jusqu’en avril 2021 pour le faire.