Jeunesse, soirées électro : éternels bouc-émissaires…

14 décembre 2020 à 12h03 par Christophe HUBERT

RADIO FG
Crédit : @Thiago Miranda / Pexels

500 personnes à Marseille, samedi dernier, une centaine à Strasbourg et à Nantes… Le week-end a été émaillé de soirées « clandestines » où les mesures sanitaires et port du masque laissaient à désirer.

Chacun se fera son opinion sur ces événements, sur l’opportunité de se retrouver pour faire la fête, sur la responsabilité individuelle de ces clubbeurs d’un soir et celle d’organisateurs qui se font un frisson digne de la Prohibition.

Reste que de nombreux médias ont relayé ces actualités pour mettre en cause la fameuse team « les jeunes » (forcément irresponsables face au Covid-19…) et les soirées « électro » (forcément présentées comme des repères de drogué(e)s). La semaine dernière, était même évoqué le démantèlement d'une "filière" de soirées clandestines ! 

Hier dimanche, le reportage d’M6 dans « Enquête Exclusive » a d’ailleurs agacé en filmant quelques fêtes sur les « rebelles » qui refusent le confinement.

A intervalles réguliers, les reportages et commentaires acides se multiplient pour trouver des boucs-émissaires à l’épidémie de coronavirus. Et quand il ne s’agit pas de soirées, de raves parties ce sont quelques restos clandestins qui sont pointés du doigt, oubliant l’essentiel : une quasi-unanimité des français respecte les règles. Une moralisation récurrente qui cible trop souvent une jeunesse qui se prend elle aussi la crise en pleine tête : isolement social, déprime montante, précarité qui grimpe et un décrochage scolaire inquiétant.

Quant à la scène électro, elle est encore trop souvent montrée sous le prisme de « Rendez-Vous en terre inconnue » alors que rares sont les médias qui relaient les événements organisés légalement et dans le respect des mesures sanitaires. Ressortent ainsi les free parties, chaque fois stigmatisées.

Il y a fort à parier que les fêtes de fin d’année verront fleurir les soirées illégales et donc, la même couverture médiatique paternaliste. Plus de 100 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour la soirée du réveillon du 31 décembre. Et si le passage à la nouvelle année se faisait avec un peu plus de bienveillance et un peu moins de fracturation de la société ?