La scène électro française est-elle en danger ?

Publié : 26 septembre 2022 à 13h08 par Christophe HUBERT

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Crédit : @Cesar de Miranda / Pexels

La scène électro française est-elle en danger ?

Samedi dernier, les musiques électroniques battaient le pavé parisien pendant une TechnoParade festive et couronnée de succès.

Preuve que le public répond toujours présent, preuve aussi de la vivacité d’une scène française qui, des artistes aux clubs, des collectifs aux associations en passant par les labels, tourneurs, salles de spectacle, etc… se renforce chaque année. Pourtant c’est un constat amer et une scène électro fragile qui ressort notamment de la crise Covid. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la nouvelle étude de l’association Technopol, dévoilée pendant la Paris Electronic Week. Etude assez exhaustive qui a d’abord cherché à compter les forces, les troupes de l’électro en France.

Réalisée avec le soutien du ministère de la culture et de la Sacem, cette étude s’appuie sur les constats et retours de plus de 2600 contacts, personnes ou entreprises. Que dit-elle ?

Que la scène française est devenue mature (en termes d’âge, la moyenne des artistes est de 38 ans), diversifiée sur le territoire même si les régions Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côté d’Azur rassemblent plus de la moitié des structures et artistes.

Des professionnels – artistes et structures – qui sont loin de l’image parfois véhiculée par les DJs stars et les énormes festivals comme Tomorrowland. De fait, et selon cette étude, les 2 tiers des structures électro françaises sont sous formes associatives, avec des chiffres d’affaires n’excédant pas les 100.000 euros.

Le constat s’impose donc, la scène électro française est fragilisée par sa structure même, la rendant exposée à tous les aléas : covid, inflation des coûts par exemple. D’autant que les artistes sont souvent seul(e)s. 49% sont en auto-entreprise, les 2 tiers n’ont ni label, ni agence de booking pour les épauler.

De quoi nous éloigner du top tiers, diffusé en radio, ultra présent sur les réseaux sociaux et qui nous amène à croire, à tort, que la scène électro se porte à merveille avec des artistes puissants et des rémunérations extravagantes. On comprend mieux pourquoi, avec cette étude, Technopol cherche plus que jamais à protéger les acteurs de la scène électro, par exemple en demandant une équité de traitement pour les acteurs et actrices des musiques électroniques ou encore militant pour l’inscription des musiques électroniques au patrimoine culturel français.

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