La musique adoucit les mœurs. Elle réchauffe aussi la planète.

Publié : 17 novembre 2022 à 23h23 par Christophe HUBERT

Climate change
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Crédit : @monashuniversity

La musique adoucit les mœurs. Elle réchauffe aussi la planète.

Alors, elle est pas belle la vie, coincé(e)s qu’on est entre +1,5 et +3° à la COP 27 ? Coincé(e)s qu’on est face à un dilemme qu’on déteste ? Pas parce qu’on rejette forcément nos dirigeants (là-dessus, vous avez une idée bien arrêtée…). Pas parce qu’on croit qu’avec notre cerveau de génie, on aurait fait mieux. Non, on déteste justement parce qu’on angoisse de ne rien faire. Ou plutôt, on peut tout faire mais on ne fait rien. D’ailleurs, que faire ?

Débattre ou s’engueuler ? Sur CNews ou sur C8 ? CNews est en baisse (et la foule est en liesse), les poubelles d’Hanouna sont pleines et non recyclables, à quoi bon jeter un crachat biodégradable. Evitons le clash permanent – qui fait saliver Elon Musk mais qui masque le courage. Le courage, comme celui de Valérie Masson-Delmotte. Avec elle, après elle, on ne pourra jamais dire que la science ne sait pas, qu’elle ne dit pas.

Se réunir et discuter ? La majorité s’y retrouverait, la minorité dirait « y’a une appli pour ça », « toi d’abord et après, moi ». Des enfants. Tout brûle autour de nous et on se demande encore comment marche le briquet.

Mais, dans ce monde qui rend fou, on fait des sondages. Cette semaine, ils nous disent qu’on écoute toujours plus de musique – 20 heures et 6 minutes en moyenne et par semaine. Parfait. Enfin non, les plateformes musicales sont des hubs, des hubs des serveurs, des serveurs, des putains de suceurs d’énergies. Energie qui nous manque et qui est encore fossile. Si on conduisait les poulets à l’abattoir sur un air disco-house, cela n’empêcherait pas le « couic » de tomber, ni la terre de se réchauffer.

Sinon, on a appris que Beyonce avait décroché le record de nominations aux Grammy Awards. Alors évidemment, cette semaine, on a aussi appris que l’Humanité avait décroché son propre record : 8 milliards d’habitants, ça rend l’info un peu moins intéressante. Voire franchement baddante.

Après cela, on a appris que le covid a entraîné une quête de sens. La presse, cette semaine, avait des yeux écarquillés devant une France qui n’aime plus travailler. Comprenez « travailler » sans respect, sans considération, pour le talent, l’expérience, l’ancienneté, le goût de bien faire. Une France qui n’aime pas qu’on lui parle mal, qu’on lui donne des ordres, qu’on l’humilie à toujours faire plus, en expliquant que la hausse de salaire, c’est pas maintenant. Y’a plus d’argent.

Faut quand même planer avec Thomas Pesquet pour s’étonner, de la fin du mois et de celle du monde. Thomas Pesquet, lui, ne s’étonne pas forcément d’ailleurs. En fait, on ne sait pas. Lui son truc, c’est la planète vue d’en haut. Lors d’une virée héroïque à bord de l’ISS, il disait « vue de l’espace, on voit très nettement où se trouve l’Homme et où l’Homme n’est pas ».

On ne s’est pas demandé si les « endroits où l’Homme n’est pas » ne sont pas justement là où l’Homme devrait être. Avec les Femmes. Au calme, protégés par la nature. Avec de la musique peut-être, avec les autres sûrement.

Avant la fin du siècle (mais en réalité bien avant), il fera 3° de plus. Ce n’est pas la musique qui nous accompagnera, c’est l’instinct de survie qui gouvernera. Le boum boum boum qui n’aura rien des hymnes électro, ni du génie de Queen B - mais tout, des battements d’un cœur. Un cœur en pleine panique.

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