L'HISTOIRE DE L’ELECTRO AUX VICTOIRES DE LA MUSIQUE : 1998-2019

10 février 2021 à 15h00 par Antony Harari

Crédit : Facebook Officiel Les Victoires de La Musique

Toute cette semaine, la rédaction de Radio FG consacre un dossier spécial consacré aux Victoires de La Musique qui auront lieu ce vendredi 12 février. Une 36ème édition qui se déroulera sur le même modèle que l’an dernier, à savoir avec beaucoup moins de catégories. Au même titre que d’autres genres musicaux comme le rock ou le rap, l’électro a totalement disparu des Victoires. L’occasion de revenir sur toute l’histoire des musiques électroniques aux Victoires de La Musique…


Commençons par la date de naissance. 1998, pour la première fois, une catégorie électro apparaît. Elle s’appelle « Meilleur album Dance » et c’est Laurent Garnier qui est sacré. L’année d’après, c’est au tour du duo Air avec l’album Moon Safari et leur tube Sexy boy



On entre ensuite dans les années 2000. Avec d’abord une catégorie « nouvelles tendances » où des DJs sont nommés, mais pas forcément récompensés. En 2001 on reparle de "Musiques Electroniques" avec des victoires pour St Germain puis Modjo en 2002



Ensuite, quelques bizarreries commencent. Par exemple en 2004, une catégorie bien fourre-tout nommée « Electronique, groove et dance » avec une victoire pour l’artiste Emilie Simon devant Bob Sinclar, et ce n’est pas une blague, Willy Denzey…


En 2005, le tir est corrigé avec une 2ème Victoire pour Air avec l’album Talkie Walkie. Puis rebelotte en 2006 et 2007 où l'on sacre des artistes qui ne sont pas purement électro (Bumcello en 2006, devant des nominés comme David Guetta et Martin Solveig, Emilie Simon en 2007).


Mais en 2008, un duo devient incontournable, c’est Justice. Puis ce sera au tour de Martin Solveig en 2009 :



Avant Birdy Nam Nam en 2010, avec à noter un vrai live électro, ce qui est plutôt inédit Aux Victoires de la musique.



Mais l’expérience n’a pas été renouvelée l’année d’après. Stromae remporte la Victoire dans la catégorie électro. Un super artiste bien sûr mais pour son live, on est évidemment loin des platines de Birdy Nam Nam. Et pourtant de belles années vont suivre dans cette catégorie. Justice une nouvelle fois sacré en 2012 avant la déferlante C2C en 2013.


Quatre Victoires de La Musique dans la même soirée pour les champions du monde DMC !



S’en suivront, dans l’ordre, des Victoires pour Kavinsky (2014), Cascadeur (2015), The Avener (2016) et Kungs (2017). Pour la plupart, ces artistes sont présents pour recevoir leur prix et même effectuer des live.



Mais en 2018, on sent le changement arriver… Cette année-là Petit Biscuit se fait clairement un nom. Il est logiquement nommé dans la catégorie révélation. Mais pas pour les musiques électroniques. Non, cette année-là, l’artiste électro sera … Dominique Dalcan. Un artiste plutôt complet qui utilise parfois l’électronique dans sa musique, mais ce n’est pas forcément très représentatif de cette scène…


L’année suivante, on repart sur de bonnes bases avec la victoire pour The Blaze, mais comme un symbole, la catégorie électro n’apparaît pas dans la vidéo recap officielle des Victoires de la Musique 2019. 2019 sera LA dernière année officielle pour la catégorie électro. Car Les Victoires chamboulent tout en 2020 et un régime drastique s’opère. De treize catégories, on passe à seulement huit. Finies les victoires pour le rock, le rap et donc la catégorie Electro.


Et pour l’édition 2020, aucun DJ n’est nommé. Et comme en 2019, sur une vingtaine de prestations live, pas un seul artiste électro n’est programmé. Cette musique a disparu totalement des radars des Victoires de la Musique.


C’est tout simplement aussi curieux qu’injuste. Mais est-ce étonnant quand on constate que David Guetta, numéro 1 du dernier Top DJ MAG, véritable star mondiale, a été nominé à sept reprises, sans jamais remporter le moindre prix…


Antony Harari