Mais putain, qu’est-ce qui se passe avec le Top 100 DJ Mag ?

28 octobre 2022 à 22h25 par Christophe HUBERT

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Mais putain, qu’est-ce qui se passe avec le Top 100 DJ Mag ?


Ok, on est habitués au vomito de DJs EDM, sorte de moins-disant artistique. Comme chaque année, on a souffert de voir certains DJs dans le Top 50 alors qu’objectivement… c’est de la merde. Evidemment, on sait que l’argent allant à l’argent, les grosses stars DJs finissent toujours par se placer, comme un ultime pied de nez. 


Mais putain, qu’est-ce que c’est, que ce Top 100 DJ Mag ?


DJ Snake s'accroche péniblement à une place ridicule, au regard de son poids, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. La nouvelle scène house pourtant talentueuse ne récupère que des miettes dérisoires comme s'il fallait caresser le chien. Les innovants sont oubliés... les nouveaux explorateurs méprisés et Martin Garrix... finit premier !!!


Et que dire des DJs qui ont marqué l’année 2022 ? On parle de DJ. Pas des producteurs qui refourguent à d’autres le soin de produire leurs titres, pour pouvoir se vanter d’être des artistes « précurseurs » et « novateurs ».


Comment ne pas hurler devant un classement qui oublie Fred Again… alors que c’est probablement l’un des SEULS Dj sets devant lequel on aurait aimé être cette année ! Oui, celui de la Boiler Room de l’été dernier. Celui où le gars a rédigé une facture à tous ceux qui se revendiquent DJ parce qu’ils ont une clé USB.


Je parle de Fred Again – parce que le mec a eu l’audace d’un set dantesque, innovant et putain, – jouissif - dans sa faculté à renverser les codes, à défoncer les normes, ou l’inverse. Vous pouvez, vous, mettre le nom que vous voulez car en 2022, on a tous vibré devant un artiste, un duo, un groupe. Et souvent pour les bonnes raisons. Parce qu’ils ont fait la différence, parce qu’ils ont toisé « la dance music, qui a ses codes et ses impératifs, son marché et sa légitimité ». Le problème c’est que le Top 100 des meilleurs DJs ne reflète en rien cette scène bouillonnante, ces DJs – au masculin comme au féminin – qui innovent, giflent et secouent.


L’électro c’est tout, sauf le conformisme. Tout, sauf une soupe tièdasse qu’on voudrait vous présenter comme un orgasme culinaire. Et il serait bon de s’en souvenir.


Or, l’électro c’est tout, sauf le conformisme. Tout, sauf une soupe tièdasse qu’on voudrait vous présenter comme un orgasme culinaire. Et il serait bon de s’en souvenir.


Alors moi, j’ai fait une fixette sur Fred Again parce qu’en idolâtre de la scène anglaise, il m’a surpris. Et D.ieu sait que les Anglais ont l’habitude de nous surprendre ! Vous aurez votre préférence, d’autres références. Mais pitié, que le Top 100 des « meilleurs DJs du monde » ne balance pas une ombre sur cette scène qui, pointue, underground, mainstream – peu importe – nous fait nous sentir libres, heureux, vivants. Cette scène qui, de Bicep à Worakls, de Myd à Disclosure nous fait espérer un monde meilleur.


Le « Top 100 des meilleurs DJs » existe, il répond sûrement à des goûts, à des attentes, à un marché. La réalité c’est qu’il nous dit quoi aimer, mais sans y réfléchir.


Fred Again m’a giflé, et j’ai adoré. Pas parce que je suis sado-maso – encore qu’une bonne fessée ne fait pas de mal ! – mais parce qu’il incarne ce souffle chaud et tempétueux, révolté et impétueux dont la scène électro est capable, si elle ne se renie pas, si elle ne s’embourgeoise pas.


Allez voir la Boiler Room de Fred Again et dites-moi si le génie du gars ne méritait pas d’être le top 3. Allez voir si la scène se régénère à coups de classements Spotify ou Shazam. Allez voir si – dans vos souvenirs les plus marquants – vous avez déjà pris une gifle devant celles et ceux qu’on vous vend comme des prodiges. Je suis certain que vous en reviendriez avec l’idée force que l’avenir n’appartient pas au Top 100 de DJ Mag, mais à celles et ceux qui s’en affranchissent.